Cet extrait est tiré du livre de Jean-Marie Pelt, « Nature et spiritualité ». Il y est question d’une retour aux sources face aux menaces majeures du monde actuel.
« Le retour aux sources suppose une double attitude.
D’abord, retrouver notre place dans la nature, contracter une nouvelle alliance avec elle, reconstruire en son sein – car nous en faisons partie par notre corps d’abord – un équilibre non pas entre nous et elle, comme si nous lui étions étranger, mais entre nous tous, les vivants, qui en sommes, et nous, en particulier, les humains, qui en émergeons par la conscience et donc la responsabilité.
Ensuite, nous interroger sur ce que nous voulons que devienne l’homme du futur. Car il tient désormais entre ses mains le sort de sa propre destinée individuelle et collective, comme celui de la planète. L’évolution du vivant, déjà longue de près de 4 milliards d’années, pourrait ainsi dessiner ou plutôt englober l’éclosion d’une société conviviale, altruiste, solidaire, sur une planète amoureusement jardinée.
Et si une telle émergence était la flèche de l’évolution ? Une société où un nouvel humanisme, étranger à la domination de l’argent, choisirait aussi l’indispensable sobriété pour privilégier les valeurs de l’esprit ?
Ecologie et spiritualité devriendraient ainsi les deux piliers de la sagesse, mais aussi les deux piliers du futur. Une tâche urgente que résumait René Dubos, dans le titre de son maître livre, Choisir d’être humain (Denoël, 1974). Un projet que caressait Théodore Monod, lequel me dit un jour que les hommes « décident enfin de s’aimer pour de bon ». Oui pour de bon. »
Michel Damar 