Cet extrait est tiré du livre de Philippe Roch (docteur en biochimie et ancien homme politique suisse) : « Ma spiritualité au cœur de la nature ». L’auteur définit la spiritualité comme étant « le langage de notre conscience pour communiquer avec la Conscience du monde, avec l’Un, présent en toutes choses ».
« Pourquoi la Nature nous offre-t-elle une voie spirituelle plus sûre que les traditions religieuses ? Chacun peut faire son choix en fonction de ses origines, de sa culture et de ses convictions. J’ai moi-même puisé beaucoup dans la culture chrétienne et aussi un peu dans d’autres familles spirituelles pour ouvrir, approfondir et développer ma spiritualité. Mais les dogmes m’ont posé beaucoup de problèmes, à cause de leur rigidité et parce qu’ils sont des règles arbitraires adoptées par des hiérarchies humaines.
La Nature m’a accueilli chaque fois que j’ai eu besoin d’Elle. Elle est simplement présente, et l’on ressent alors la profondeur de son être, comme totalité d’une infinie diversité dont nous faisons partie. La Nature a inspiré ma foi, sans dogme, sans commandement et sans jugement, simplement parce qu’elle est issue directement de l’œuvre créatrice, sans mensonge, ni perversion.
N’oublions pas que nous sommes issus d’une évolution au cours de laquelle toutes les espèces qui vivent actuellement se sont formées progressivement en interactions les unes avec les autres et avec leur milieu qui évoluait aussi. Ces échanges sont inscrits dans nos gènes, dans notre corps, dans notre inconscient et dans notre héritage culturel. Il y a en nous une mémoire de la formation des continents, des premières pulsations de la vie dans les eaux primordiales il y a 4 milliards d’années, des ammonites – anciens mollusques (380 millions d’années) et des dinosaures (200 millions d’années) disparus simultanément il y a 65 millions d’années, et plus encore de la foison de plantes et d’animaux qui ont assisté à la naissance de l’humanité, l’ont nourrie et ont accompagné son évolution depuis les premiers hominidés il y a 7 millions d’années. C’est donc une très longue histoire à laquelle nos petites vies éphémères sont reliées. »
Michel Damar 