Entre la conscience de l’importance de changer pour dessiner un avenir meilleur et changer effectivement, il y a souvent un abîme qui met longtemps à être franchi. Cette conscience peut être aussi altérée par le fait que nous nous disons qu’une multitude de changements individuels n’est pas de nature à faire la différence.
Ainsi, en matière climatique, certaines études ont montré que les changements de comportements individuels uniquement ne permettraient que de réduire l’empreinte carbone globale de 25 %. Ce sont donc uniquement des évolutions structurelles qui feront la différence pour arriver à limiter l’évolution du réchauffement climatique en 2050 de 1,5 – 2°. La théorie du colibri chère à Pierre Rabhi n’aurait-elle finalement qu’un impact limité ?
Cet argument perd de vue l’impact d’une large mobilisation individuelle peut avoir sur les décideurs politiques et économiques. Cette mobilisation commence à produire des résultats significatifs mais encore insuffisants.
Je suis donc convaincu que le changement à l’échelle individuelle est positif pour l’évolution sociétale, dont l’enjeu a été rappelé dans l’extrait du mois de juin :
La littérature sur la gestion du changement, une fois dépassé le stade de la prise de conscience, nous apprend que l’approche qui produit le plus de résultats est le changement par petits pas, par appropriation progressive de nouveaux comportements – un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité, pour reprendre l’expression de Neil Amstrong , premier homme qui marcha sur la lune le 21 juillet 1969.
Exprimé en termes psychologique, une fois l’incompétence, d’inconsciente qu’elle était, devenue consciente, l’enjeu est de passer d’une compétence consciente à une compétence inconsciente ; c’est-à-dire, à force d’adopter consciemment de nouveaux comportements (certains disent au moins 200 fois), ceux-ci se pratiquent alors de manière inconsciente, étant intégré dans notre style de vie.
Le début de la période de vacances d’été donne l’occasion de mettre en avant sept comportements significatifs de changement, qui me paraissent être une porte d’entrée vers ce monde que nous voulons différent de celui d’aujourd’hui, même si je reconnais qu’un nombre de plus en plus grand de personnes les pratiquent en tout ou en partie.
Certains de ceux-ci s’inscrivent dans le prolongement de l’article publié début mai :
Dans l’histoire, sept est encore appelé un chiffre magique. Il était chez les Egyptiens symbole de vie éternelle. Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique. Bouddha naissant avait mesuré l’univers en faisant 7 pas dans chacune des quatre directions ; pour ne citer que ces deux exemples (https://www.creativite-projets.com/en-savoir-plus/le-chiffre-7-de-les-7-sens-cest-aussi/).
– Ouverture et non fermeture.
Vivre pleinement dans un nouveau territoire, c’est aussi dialoguer avec les personnes qui vivent là où nous nous trouvons, ne pas être en vase clos, prendre part à des manifestations culturelles afin de s’imprégner de la culture locale : nous sommes tous terriens, c’est ce qui nous rassemblent dans cette toile immense de l’univers.
– Être sur terre et non hors terre.
Re-construire son rapport avec la nature : prenons le temps d’une promenade quotidienne dans un environnement naturel pour écouter le silence et apprécier les mélodies des oiseaux, retrouver la capacité d’observation des premiers Homo sapiens et noter les phrases qui émergent de votre conscience créative. Le fondateur de l’écologie profonde, Arne Næss, pouvait passer de longs moments à observer une montagne et à lui attribuer des qualificatifs : solide, stable, immobile, imposante, majestueuse, protectrice.
– Sacrifier le virtuel et laisser le réel re-prendre sa place.
Limitons l’accès au smartphone, à la consultation compulsive des réseaux sociaux. Choisir deux ou trois moments dans la journée pendant lesquels la connexion internet est volontairement ouverte et ensuite fermée.
– Freiner la propension à agir.
Méditer vingt minutes par jour : faire l’apprentissage du calme intérieur.
Appliquer la règle des vingt minutes, comme je l’expliquais déjà en 2014 :
Et ainsi, en se concentrant sur la respiration, s’habituer à freiner le flot incessant de pensées – à les laisser passer comme les nuages dans le ciel emportés par le vent -.
– Alterner les lectures.
Les vacances sont souvent l’occasion de consacrer plus de temps à la lecture, étant dégagé des activités professionnelles et des soucis du quotidien. Dans le choix des livres à lire, équilibrons les romans et les livres permettant d’approfondir le regard sur la société, un équilibre entre l’individuel et le collectif.
– Localisme et non mondialisme.
Centrons-nous sur les produits locaux et sur les produits qui ont le moins parcouru le monde. Privilégions les petits commerces.
– Sobriété et non excès.
Réduisons la consommation de viande au profit des végétaux et des poissons qui ont aussi une teneur forte en protéine : l’empreinte carbone de la viande est particulièrement élevée. Profitons des vacances pour mettre également les organes digestifs plus au repos !
Je vous souhaite de belles vacances d’été, où que vous soyez.
Nous nous retrouvons début septembre.