Cette phrase est le titre d’un livre de 2011, aujourd’hui épuisé, d’un auteur, Hervé Clerc, qui fut journaliste avant d’être écrivain. Comme d’autres phrases, elle a capté mon attention comme on est attiré comme un aimant par un arc-en-ciel après la pluie lorsque le soleil émerge à nouveau.
Dans ce cas, je ne l’enfouis pas dans le tréfonds de ma mémoire, au contraire je fais en sorte qu’elle reste toujours au bord de ma conscience et réapparaisse par nécessité quand une réalité à laquelle je suis confronté me blesse, me choque, me mets en colère.
Les choses sont comme elles sont ! Le réel est souverain et lorsque nous y sommes confrontés, il s’impose à nous. Le réel, c’est une situation dans laquelle nous sommes immergés ou confrontés, c’est le regard porté sur elle, les émotions ressenties, les pensées incessantes qui s’y réfèrent.
Nous ne sommes pas à armes égales pour lutter contre le réel, même en étant nourris de ce sentiment illusoire de toute-puissance.
Accepter, toujours accepter. Je sais que dans les approches thérapeutiques récentes, l’acceptation est le point de départ pour un possible changement, chez la personne ou dans une organisation. Accepter que je suis en surmenage, accepter un conflit personnel ou professionnel, accepter qu’une organisation est dépassée, les exemples ne manquent pas !
Mais, accepter les choses comme elles sont, n’est-ce pas l’illustration-type du pessimisme et de la passivité ?
Au contraire, le déni n’aide pas à progresser. Le « je nie car ce n’est pas grave, important » ne fait qu’empirer le ressenti et il vous reviendra régulièrement comme un boomerang. Au plan sociétal, par exemple, le déni climatique ne fait que provoquer une inaction et une dégradation de la situation. On l’observe aussi avec la pandémie : l’adhésion par une frange de la population de la théorie du complot ne fait que prolonger les problèmes.
Dans « Le pouvoir du moment présent », Eckhart Tolle écrit cette phrase qui met bien en perspective le rapport entre acceptation et passivité : « Il y a seulement des situations dont il faut s’occuper dans le moment présent, soit laisser telles quelles et accepter comme faisant partie de l’être-là du moment jusqu’à ce qu’elles changent ou qu’on puisse s’en occuper ».
Toutefois, en écrivant cette phrase, un doute m’habite : et si une situation vécue difficilement était insurmontable ? Ce qui peut arriver. L’acceptation devient alors un apprentissage dans la durée, une prise de recul progressive qui permet de relativiser, de cultiver la douceur envers soi-même, la recherche d’une quiétude de l’esprit en se focalisant sur ce qui apporte de la joie, qui, comme l’a affirmé Nietzsche, est plus profonde que la tristesse.
Dans cette année éprouvante qui se termine, cette phrase m’est apparue comme un cadeau apporté au hasard d’une lecture ; si tant est que le hasard existe !
Bonjour Michel. Merci pour tes réflexions qui tout au long de l’année aident à se remettre en question. Notamment ce dernier article qui combiné à celui sur le lâcher prise peut aider à
comprendre et surtout accepter tous les changements et situations difficiles que l’on est amener à vivre qu’on le veuille ou non.
Bien cordialement et mes meilleurs voeux à toute la famille pour 2021.
Christian
KEEP SAFE
Bonjour Christian. Je te souhaite te passer ces semaines de transition de manière positive. Heureuse année 2021 à vous deux. Amicalement, Michel.