Je termine cette série par un extrait de la dernière partie du livre qui a trait aux conditions de réussite du passage vers une entreprise humanisée.
Parmi les six conditions exposées dans le livre, toutes d’importance égale, je choisis la création du cadre éthique de l’humanisation.
Créer le cadre éthique de l’humanisation
L’éthique comprend un volet collectif et un volet individuel.
L’éthique collective en premier lieu
Elle se définit comme la manière dont l’entreprise considère l’ensemble des personnes qui y vivent. Chaque personne est considérée à la fois dans sa singularité, dans la spécificité de son action, et dans ce qu’elle est à même de construire dans le collectif.
Elle se traduit par la reconnaissance de la personne en tant qu’être global, c’est-à-dire qui ne peut être réduite à sa composante productive.
Elle implique aussi l’acceptation qu’il ait une marge de progrès en chacun. Cette acceptation se traduit par la mise en place de dialogues constructifs.
L’éthique personnelle en second lieu
Elle se définit à partir de l’acceptation de l’autre dans ses forces et ses fragilités.
Entrer dans l’humanisation, c’est se découvrir. Le risque est donc réel pour certains, responsables ou collègues, d’une manipulation ou d’une utilisation abusive de ce que l’on connaît de la personne, d’un harcèlement encore plus grave.
Elle implique une mise en mouvement de la personne elle-même dans une perspective d’émancipation, donc d’évolution personnelle. C’est le contraire de la légitimation d’un comportement inadéquat ou d’une manière de s’abriter derrière des traits de personnalité jugés non modifiables : « Je suis comme cela » !
Elle demande aussi à ne pas « enfermer » une personne dans sa base de personnalité : démarche réductrice qui prend le modèle pour la réalité.
Un thème commun à ces volets est celui de la compétition interne, accentuée par un rapport déséquilibré au profit de l’approche individuelle comme cela a été expliqué dans la partie 7. Même si cela ne s’apparente pas à une situation de guerre, au sens littéral du terme, une des réflexions de Sun Tzu (p.111) fait ici écho : « Percez à jour les plans de l’ennemi et vous saurez quelle stratégie sera efficace et laquelle ne le sera pas. Agitez-le et découvrez le schéma général de ses mouvements. Déterminez ses dispositions et ainsi assurez-vous du lieu du combat. Eprouvez-le et rendez-vous compte des points sur lesquels il est en force et de ceux où il est déficient. »