Identifier les freins à l’initiative
Les différents volets de l’initiative (dans la démarche projet, dans les activités opérationnelles et dans l’amélioration de la qualité) ont en commun quatre points.
- La détection et la compréhension des besoins qui fondent l’initiative.
- La prise de conscience de tous du sens de l’initiative, qui constitue le point de départ de tout engagement.
- L’implication des clients/bénéficiaires sous des formes spécifiques en fonction de la nature de l’initiative.
- La qualité des interactions entre tous les acteurs qui participent à l’initiative.
Pour identifier la nature des freins une l’initiative, il est intéressant de poser un diagnostic à partir de sept questions, dans le but d’y répondre. Il est conseillé d’appliquer une démarche de nature holistique, qui permet l’expression la plus large des interlocuteurs. Il sera fait de même à plusieurs reprises dans la suite du livre, partant de l’hypothèse que la complexité ne peut être approchée avec des grilles détaillées.
– Quelle est la phase de cycle de vie du projet problématique ?
– Comment s’exercent les responsabilités et les interactions entre les acteurs ?
– Qu’est-ce qui est problématique dans l’approche par processus ?
– Qu’est-ce qui freine dans l’application du cycle d’amélioration de la qualité ?
– Quelles sont les valeurs et comportements qui font défaut ? De la part de quel(s) acteur(s) ?
– Où se trouvent les insuffisances dans la communication ?
Identifier correctement et rapidement les freins à l’initiative, grâce à des dialogues ouverts, permet d’entamer un cycle d’amélioration pour y répondre.
Le sens de la démarche entrepreneuriale
Le sens de la démarche entrepreneuriale est à trouver dans les évolutions des paradigmes explorés dans l’introduction.
Quelle place donner au développement humain et sociétal au sein de l’entreprise ?
Comment développer un pouvoir équilibré et réciproque ?
Comment assurer l’implication des différents acteurs ?
Quel processus mettre en place pour un développement respectueux des ressources naturelles ?
L’essentiel nous paraît ici de clarifier et de dépasser des conduites qui paralysent les évolutions vers ces nouveaux paradigmes : peur du changement radical, peur des initiatives qui le traduirait, conflit non résolu d’orientations de développement ? Qu’est-ce qui donne en profondeur sens à la démarche d’entreprendre ? Qu’entendons-nous quand nous parlons d’autonomie, de liberté d’entreprendre, de responsabilité, de partenariat ? Il s’agit ici de clarifier les présupposés et les implications des discours et des récits entretenus sur la vie de créateurs d’entreprises à propos du sens du risque et du goût d’entreprendre.
Il est particulièrement intéressant de visualiser la combinaison entre risque et sens collectif dans des processus d’innovation. « J’ai toujours voulu créer mon entreprise et, en tout cas, ne pas simplement reprendre le boulot de mon père… », déclarait fièrement un responsable dans le secteur de commerce – son effectif venait de passer de 4 à 10 employés –. Il ajoutait : « Je dois régulièrement refaire le point, comment ne pas échouer en entraînant avec moi toute l’équipe ? On ne fait pas n’importe quoi quand on se lance dans l’aventure ».
Il est tout aussi important de conjuguer sens de l’éthique et de l’efficacité.
L’éthique exprime un ensemble de valeurs déjà énoncées dans les 4 paradigmes et dans les 8 clés. Les humains ne sont pas des objets : le personnel a droit à une égale considération de dignité et d’intégration. L’efficacité, vue comme un développement compatible avec l’économie des ressources humaines et naturelles, est intégrée dans les objectifs fixés de la stratégie et des différents chantiers. Elle inclut les capacités d’amélioration, d’évaluation et de résilience.
Le sens donné ici à la démarche entrepreneuriale trouve sa source dans les 4 paradigmes. Les 8 clés présentées permettent de leur donner vie.