A la lecture d’un livre, parfois, une phrase vous éblouit. Elle reste en vous, mûrit, car elle fait écho à votre façon de penser, à ce que vous avez pu constater chez d’autres, à ce qui peut constituer chez vous un chemin possible de progression. Le titre de l’article résume une de ces phrases lues dans le livre de Bertrand Piccard, « Changer d’altitude », dont j’ai déjà parlé dans
https://micheldamar.wordpress.com/2017/05/14/lextrait-du-mois-mai-2017/
Notre capacité d’anticiper, si elle est systématiquement centrée sur les dangers, est paralysante. Elle nous empêche de vivre l’instant présent et entretient notre peur du futur.
Nous avons parfois ou souvent constaté que l’image mentale qu’on se fait du futur peut-être plus sombre que lorsque le futur devient réalité. Un exercice utile de développement personnel est de noter tous les matins les images mentales que nous nous faisons du futur ou les pires angoisses qui nous empoisonnent. Cela nous permettra en fin de journée de mieux apprécier l’écart entre les deux et nous aidera à dédramatiser.
Peut-être cela trouve-t-il son origine dans la nuit des temps quand les premiers hommes étaient confrontés à des réalités terribles.
En thérapie brève, la technique paradoxale de mettre par écrit tous les matins ce qui pourrait aggraver volontairement la situation permet de mieux éclairer les tentatives de solution de la personne pour résoudre la situation dans laquelle elle est embourbée. Cette prise de conscience ouvre la voie à des solutions nouvelles.
Projeter les solutions ne signifie pas projeter une solution toute faite. En effet, le contexte de demain ne sera jamais le contexte d’aujourd’hui. Cela signifie projeter le chemin pour arriver le moment venu à la solution en anticipant les différents chemins possibles afin de choisir le meilleur. Le meilleur étant celui qui est susceptible de produire le meilleur résultat en harmonie avec votre écologie personnelle. Projeter signifie aussi explorer les ressources qu’il est possible de mobiliser : mes ressources personnelles, celles de mes proches ou de mes collaborateurs, mes ressources financières ou matérielles.
Un exemple pour éclairer le propos : vous vous rendez en avion dans un pays étranger et l’agence de location de voiture se trouve à 5 km de l’aéroport dans un environnement qui vous est inconnu. Pour y accéder, il faut emprunter différentes routes rapides. Une navette vient vous chercher mais vous vous sentez incapable de refaire ce chemin pour rendre la voiture à la fin du séjour. L’inquiétude grandit en vous. S’arrêter là, c’est projeter le problème sans projeter la solution.
Vu la simplicité de l’exemple, je vous laisse imaginer ce que veut dire ici projeter la solution!