Confiance et lâcher-prise, deux clés de la performance d’un groupe.
Ces clés sont expliquées ainsi dans le livre d’Olivier Devillard et Dominique Rey « Culture d’entreprise : un actif stratégique ».
Le lâcher-prise, directement subordonné à la confiance, est un concept mis en avant par les techniques de développement personnel. Il qualifie une forme de confiance ontologique, vis-à-vis d’autrui et vis-à-vis du monde. Comparable à la capacité de vivre de façon détendue, cette notion est bien exprimée par des expressions comme être « cool », être serein ou rester « zen ». C’est une aptitude à demeurer, non pas neutre et non impliqué, mais en position de relativiser l’événement sans se laisser déborder.
Le lâcher-prise est une attitude profondément ancrée dans le présent et confiante dans l’avenir. Il fait place à tout ce qui émane des capteurs que constituent les sens, les sensations, les sentiments. Bien connue dans les arts martiaux, recherchée tant par le yoga que dans l’approche psychanalytique, que ce n’est pas à lui, le leader, de mener l’équipe de hockey, mais à celui qui détient le palet – le palet est le disque rond et épais qu’un joueur lance vers le but de l’adversaire à l’aide de sa crosse –. Alors que le chef présumé, l’entraîneur, est sur la touche.
Cette qualité, propre au leader, se retrouve dans les organisations. Source de la confiance, selon que l’organisation en fait preuve ou non, le lâcher-prise facilite la délégation, la responsabilisation, la subsidiarité et par conséquent un grand sentiment d’utilité et d’appartenance pour les collaborateurs.
Intuition et créativité résultent également du lâcher-prise. Cette posture est celle qui permet de laisser advenir un certain nombre d’informations soit de l’environnement soit de l’imaginaire de chacun. Il y a dans certaines entreprises conscientes des effets positifs du lâcher-prise, des journées où le comité de direction se réunit toute une journée sans ordre du jour ! Les réflexions et les discussions provenant simplement des préoccupations et intuitions du moment des participants. Une telle pratique est fort riche et productive, et tous ceux qui ont réussi à la mettre en œuvre ont pu en mesurer les effets en termes de cohésion et d’innovation.