La légitimité démocratique.
L’actualité politique de ces dernières semaines en relation avec le scandale Publifin me remet en mémoire un passage d’un livre de Pierre Rosanvallon, paru en 2008, « La légitimité démocratique ». Cet extrait constitue une introduction à mon article du mois de mars « Pour des citoyens impliqués et non consultés ».
La légitimité de proximité renvoie à un ensemble d’attentes sociales concernant le comportement des gouvernants. Emerge de la sorte une autre dimension inédite de l’univers démocratique : celle de la formation d’un art de gouvernement. Historiquement, la réflexion sur la démocratie avait été limitée à la définition des règles et des institutions constitutives d’un régime de la souveraineté populaire (distribution des pouvoirs, modalités de la représentation, forme d’intervention des citoyens, …). La sphère politique n’était ainsi pensée qu’à travers les deux catégories du régime et de la décision (le registre des politiques menées).
Les attentes et les exigences de la société ont conduit à élargir cette appréhension à la catégorie de l’art de gouvernement. De multiples enquêtes ont souligné que les citoyens sont autant, sinon plus, sensibles aux conduites des gouvernants qu’à la nature précise des décisions qu’ils prennent. L’utilisation d’un vocabulaire inédit pour décrire les liens souhaités entre le pouvoir et la société a témoigné de cette évolution. Aux termes classiques pour appréhender le lien représentatif se sont ainsi ajoutées les références à l’attention, à l’écoute, à l’équité, à la compassion, à la reconnaissance, au respect, à la présence. L’emploi des mots « participation » et « proximité » plus spontanément utilisés parce que ayant aussi une attache dans le vocabulaire politique traditionnel, s’est également largement diffusé. Mais, là aussi, les choses sont marquées du sceau de l’ambiguïté. Derrière des mêmes mots se cachent aussi bien des exigences citoyennes accrues, ouvrant un nouveau champ d’application à l’idéal démocratique, que l’écho à de simples habiletés rhétoriques des gouvernants et à des pratiques sophistiquées de manipulation de l’opinion.
Merci Michel,
J’attends avec joie l’article de mars prochain. J’ai réussi à m’inscrire sur ton blog.
Bonne journée
Francine
Envoyé de mon iPad
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