L’extrait du mois – novembre 2016

Donald Trump va-t-il accélérer le compte à rebours ?

Le nouveau rapport du WWF « Planète vivante 2016 », récemment publié, fait état d’une accélération alarmante de la disparition des animaux : depuis 1970, plus de la moitié des animaux vertébrés ont disparu et rien n’indique que cette tendance va ralentir. Ce rapport s’ajoute à ceux publiés régulièrement par le GIEC sur l’évolution dramatique du climat de la planète. Bien sûr, il faut se réjouir aujourd’hui de la ratification le 4 novembre dernier de l’accord de Paris de décembre 2015 dans le cadre de la COP 21, même si l’élection de Donald Trump risque de peser sur son application.

En 2009, Albert Jacquart polytechnicien et généticien de formation publiait quatre années avant sa disparition «  Le compte à rebours a-t-il commencé ? ».  Il est difficile aujourd’hui de ne pas répondre positivement à cette question.

Dans l’extrait de ce mois, je retiens ces quelques lignes empreintes de vérité.

« La Terre, il nous faut l’accepter telle qu’elle est, capable de nous offrir de merveilleux cadeaux, comme de nous imposer les conséquences douloureuses de ses colères. Les couchers de soleil qui nous émerveillent et les tsunamis qui nous terrifient, l’éclosion printanière des fleurs promesse de renouveau et les séismes destructeurs ne sont que les manifestations des mécanismes aveugles qui se produisent en elle ou à sa surface. Nous n’avons ni à la remercier lorsqu’elle nous satisfait, ni à lui faire des reproches lorsqu’elle nous fait mal. Le monde qui nous entoure nous ignore. Notre rôle est de décrypter les forces en action et, dans la mesure de nos moyens, de les utiliser à notre profit.

En revanche, ce que décident les humains dans leurs rapports les uns avec les autres ne dépend que d’eux ; lorsqu’ils déclenchent des guerres monstrueuses, lorsqu’ils organisent des génocides, lorsqu’ils se satisfont de sociétés basées sur le gaspillage ou, pis, sur le mépris, la nature n’y est pour rien.

Se référer à elle comme à une divinité malfaisante qui nous pousserait au crime est une excuse infantile. La nature nous donne les informations pour entretenir la vie en nous ; ce n’est pas elle qui dicte nos comportements. Ces comportements, il nous faut admettre que nous en sommes seuls responsables lorsque nous décidons de diriger l’activité de notre collectivité vers la domination des autres ou vers la coopération avec les autres.

Quelle que soit l’horreur de ce qui est commis par des humains, nous n’avons jamais le droit de prétendre « ce n’est pas moi, je n’y suis pour rien ». Le tissu d’informations, de réprobations ou d’encouragements qui englobe maintenant tous les humains est suffisamment serré pour que de proche en proche la responsabilité soit, dans tous les cas, partagée. Ce partage est évident lorsqu’il s’agit de lutter contre une injustice ponctuelle comme dans le cas des hommes et des femmes pris en otage, ou de ceux condamnés à mort sans procès équitable. Il ne l’est pas moins dans la recherche d’une structure de société capable de générer une dynamique humaine, de se développer en trouvant en elle-même, et pas seulement dans la nature, les ressources indispensables… Il nous faut entretenir l’exigence : le vrai problème n’est pas de la limiter mais de la diriger vers des objectifs qui ne soient pas des impasses, de définir raisonnablement ce qui doit grandir… Ainsi peut-on donner du sens à l’opposition sémantique entre les deux mots si présents dans les discours : croissance et développement ; le premier concerne les biens ayant une valeur marchande, produits, consommés, échangés par des individus pour construire et entretenir leur organisme ; le second concerne les biens qui ne peuvent qu’être trahis par l’évocation de leur valeur et qui permettent à des personnes de devenir elles-mêmes par la rencontre des autres… Le changement de perspective que nécessite, dès à présent l’abandon du leurre qu’est la croissance des biens matériels ne pourra aboutir que par l’adhésion des générations qui suivront. »

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2 commentaires pour L’extrait du mois – novembre 2016

  1. BORGERS katia dit :

    Être humble. Agir à son échelle. Une pierre après l’autre, chacun avec ses moyens et ses compétences. Belle mutation ou disparition d’un mammifère qui se dit pensant…

  2. Ping : Pourquoi trop souvent valoriser la responsabilité individuelle ? | Michel Damar

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